Histoire de l'origami
Cet art est originaire de Chine, où il est appelé jiezhi, terme qui regroupe les techniques de pliage de papier et de papier découpé, où le découpage prédomine sur le pliage.
L'apparition du papier au Japon date seulement de 538. Ce matériau, alors très précieux était plié dans un but religieux ou cérémoniel en figures symboliques connues des seuls initiés (moines shintoïstes pour la plupart): Cette origine rituelle explique sans doute pourquoi, au Japon, le papier (même non imprimé) a toujours été pris très au sérieux.
Vers le XV ème siècle, les pliages de papier entrent dans les foyers et les figures dites coutumières (grue, grenouille, carpe,...) se transmettent de mère à enfant.
A la fin de l'époque EDO (1868), on en compte 70 et l'origami est introduit dans les écoles.
L'ORIGAMI MODERNE
Après la 2 ème guerre mondiale, AKIRA YOSHIZAWA apporte à cette pratique un nouveau souffle. Il invente lui-même plus de 20 000 pliages et insiste sur la créativité. Il donne à l'origami une véritable dimension artistique.
Le pliage le plus compliqué compte plus de 600 plis et il s'est parfois écoulé 30 ans entre la conception d'un origami et sa réalisation. Dans les années 50, l'Europe et l'Amérique sont conquises par l'art du pliage, mais cette technique était déjà connue au siècle dernier. L'auteur LEWIS CAROLL (Alice au pays des merveilles) y excellait. Le pédagogue Allemand FROBEL, créateur du premier jardin d'enfants l'avait mis au premier rang de son programme éducatif. ; une célèbre école d'architecture de Berlin l'enseignait à ses étudiants pour développer leur créativité et la compréhension des structures tridimensionnelles. La différence aujourd'hui, est que les techniques du pliage sont plus abordables depuis que les anglo-saxons les ont codifiées en établissant des diagrammes pour chaque pliage, qui se lisent comme une partition musicale et permettent une réalisation aisée. "la grue" est le premier pliage que l'on apprend. " La grue" est un animal important au Japon.
Selon AKIRA YOSHIWAZA, "la main droite figure la maman, la main gauche le papa, et le papier d'origami est leur enfant. Il faut le traiter avec une infinie tendresse" Le papier doit en effet être manipulé avec beaucoup de précautions pour éviter de déchirer le support. C'est une excellente école de patience. Le pliage est un moyen de communication universel puisque, si certains ont des complexes pour dessiner, chacun peut plier une feuille de papier. De plus , les diagrammes sont compréhensibles dans tous les pays.La légende de la Grue :
Une légende dit même : "Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé."
La grue d'origami est devenue un symbole de paix en raison de cette légende, et d'une jeune fille japonaise appelée Sadako Sasaki. Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement atomique d'Hiroshima. Elle devint alors hibakusha, une survivante de la bombe atomique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier mille grues pour guérir. Elle mourut de leucémie en 1955, à l’âge de 12 ans, après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues.
Ses amis iérigèrent une statue en granit représentant Sadako dans le parc de la paix d’Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un vol de grues de papier au bout des doigts. Chaque année, la statue est ornée de milliers de guirlandes de mille grues (Oritsuru).
Depuis, il est entré dans la tradition de plier mille grues en papier lorsqu'un proche ou un ami est gravement malade. Au delà de la superstition, cet acte procure courage et volonté au malade, qui se sent ainsi entouré.
Depuis, le conte de Sadako a été raconté dans beaucoup de livres et de films...
